jeudi 13 janvier 2011

Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat,
Musée d’art moderne, Paris du 15/10/2010 au 31/01/2011

Un appel, un cri. L’envie viscérale de connaître, de comprendre la race humaine et soi avant tout. Et cette réponse qui tombe comme la lame d’une guillotine : on ne perce pas le secret de la conscience humaine. Les cours de Gray expliquent et mettent le corps à nu. Or c’est à travers le regard naïf d’un enfant perdu dans un monde décomposé que la vérité transparaît. Sa vérité. Mais aussi ses rêves, ses passions colorées et la parole poétique de cet être destiné à une vie fulgurante, de ce jeune homme qui aspirait à exister tout simplement. Si l’on est déconcerté à l’entrée, on en ressort grandi, gonflé d’un élan vital qu’a réussi à nous insuffler le prince de New York qui apposera sa couronne dans son œuvre toute au long de sa vie. 
Organisée chronologiquement, on suit le parcours du peintre depuis sa première exposition à la galerie Annina Nosei à New York en 1981 jusqu’à celle qui fut réalisée à la galerie Larry Gagosian de Los Angeles en 1986. L’évolution du style est sensible ; on note en effet un glissement d’une peinture essentiellement composée de figures divines et humaines qui exhibent leur anatomie et de jets de couleurs vives à une peinture relativement plus sobre et plus bouleversante dans la mesure où les mots et les chiffres instaurent un dialogue avec le dessin. Mais la transition reste floue tandis que les influences extérieures viennent enrichir la vision déjà large et originale de cet artiste marginal et charismatique.  Son regard curieux se pose sur toute sorte d’objets et d’œuvres qu’il invite dans ses tableaux et qui deviennent dès lors les sujets de notre curiosité. Une exposition radieuse qui force ceux qui se laissent happer par ses compositions à retrouver leurs yeux d’enfants et leurs premières angoisses face aux souffrances humaines et à l’inanité de l’existence.

Laure Deroche
L1 Audencia

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