jeudi 13 janvier 2011

Voyages et autres investigations

Olga Boldyreff Chapelle de l’Oratoire Nantes

Je me présente devant la porte discrète sensée mener à l’exposition. Pas un bruit, peu d’indications. Me serais-je trompé ? Porte ouverte : c’est bien là, les œuvres exposées en témoignent.
Mes premiers regards vont à deux œuvres placées au milieu de la chapelle : deux « pelotes »  de fils entrelacés, aux couleurs variées qui rompent avec la sobriété de la chapelle. J’ai bien envie d’aller observer cela de plus près mais en garçon sage et discipliné, je commence l’exposition à son début.

Certaines œuvres m’arrêtent, notamment ce fameux, Faux monochrome (Olga Boldyreff). Laissez-moi vous le décrire :  Un monochrome  à la manière de Klein dans une teinte de gris. Seulement celui-ci n’est pas peint mais rempli de bandes de laine de largeurs irrégulières. Je vous laisse imaginer le résultat. Outre l’aspect esthétique que j’affectionne, j’aime la façon dont l’artiste arrive à nous surprendre dans la forme à partir d’un thème déjà amplement traité.

Je continue le voyage auquel nous invite Olga. Celle-ci me devient de plus en plus familière. En effet, l’exposition est faîte de telle sorte que l’artiste nous présente en même temps que ses œuvres, les œuvres et artistes (Kasimir Malévitch, André Cadere, Alighiero e Boetti pour n’en citer que trois) qui l’ont influencée, inspirée tant dans les idées que sur la forme. J’apprécie cette mise en regard des œuvres et des influences de l’œuvre. Cette présentation enrichit les œuvres et notre compréhension de celles-ci.

Je poursuis. J’arrive enfin à ces deux « pelotes » qui m’ont marqué dès mon entrée. Les deux pièces s’intitulent Les devenirs. De plus près, ces deux pièces m’intriguent. Que représentent-elles ? Où vont ces fils sans commencement ni fin ? Je me perds à essayer de comprendre. Devrais-je me satisfaire de l’aspect esthétique, qui me plaît tant ? Je médite encore. Voilà l’interprétation que j’en fais finalement : l’ œuvre montre la complexité de la Vie. Non pas la vie d’un individu particulier mais la Vie en général qui ne commence et ne finit jamais vraiment.  Je suis satisfait de cette interprétation.

Le voyage touche à sa fin. Un dernier coup d’œil avant de rentrer. J’ouvre à nouveau la porte, dans l’autre sens cette fois. La fraîcheur de l’extérieur me glace. On était mieux à l’intérieur…

Sébastien Gal.
L1 Audencia

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