jeudi 13 janvier 2011

Depuis 1950, le déroulement de la peinture, JUDIT REIGL

L'extranéité du monde, le vide, le corps comme réponse.

« Tout mon corps participe au travail, 'à la mesure des bras grands ouverts'. C'est avec des gestes que j'écris dans l'espace donné, des pulsations, des pulsions. » nous dit Judit Reigl.

Chez Judit Reigl, ce qui happe peut-être le plus, c'est cette écriture corporelle, viscérale qui transcende son œuvre. Toujours entre surgissement et ensevelissement, apparition et disparition, construction et éclatement, sa peinture devient matière, son écriture se fait physique.
Juste une envie, une de ces « pulsions de corps » qui vous prend parfois : sauter,  bondir, crier...
Ce fourmillement insupportable qui ne la quitte pas.
Hurler à la face du monde « je suis une bacchante ! ».
Ça lui remonte dans l'œsophage et la prend à la gorge. Voilà que ça la reprend, des jambes qui bougent seules, des borborygmes qu'elle déverse à chaque refrain d'une chanson qu'elle sait à peine  balbutier.          
Elle voudrait s'extirper de cet univers étriqué où le corps limite l'esprit. Ce corps-entrave deviendrait alors son piège à mot, son attrape-rêve pour inventer un nouveau langage, plus total, plus absolu.

C'est ainsi que Judit Reigl nous parle dans son œuvre - grâce à cette écriture si personnelle – tantôt avec une énergie presque explosive, tantôt avec un peu de cette étrange douceur que l'on retrouve dans des œuvres plus apaisées.

Judit Reigl nous propose une véritable chute libre, suivie d'un flottement dans un espace éthéré d'où nous parviennent des bribes de cette écriture parallèle, toute gestuelle, dont elle est l'auteur.

Claire Mizzon.
L1 Audencia

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